Les échos d’un concert se déroulant derrière une des cloisons supposées de la pièce...


1993 | Duo pour comédien et saxophoniste.


 

Les échos d’un concert se déroulant derrière une des cloisons supposées de la pièce, l’espace nu, impersonnel, une chaise, une table, un étui de saxophone... donnent à penser à une loge, située dans un quelconque club de jazz (la plupart des réduits tenant lieu de loges d’artistes dans ce genre d’établissement ayant très généralement la configuration de placards à balais...).
Asa est aveugle. Musicien de jazz, il n’a plus touché un piano depuis dix ans.
Babil est muet. Saxophoniste de grand renom. Faute d’un interprête, l’ardoise magique dont il use d’ordinaire pour s’exprimer est d’un maigre profit pour l’aveugle — aussi ce dernier a-t-il appris, au cours des sept années qu’a duré leur compagnonnage, à entendre le saxophone comme la pie, supposons-nous, comprend le rossignol.
Lorsqu’ils jouaient encore ensemble, Asa avait juré à Babil qu'il se suiciderait le jour de ses quarante ans. Après dix années de brouille, les voici de nouveau réunis pour l'occasion.
Outre le contenu proprement manifeste de l’échange, tant verbal (Asa) que musical (Babil), le spectacle donne à entendre son contenu latent, peuplé de nombreux autres instruments, appelés mentalement à la rescousse du tête-à-tête par cette sorte de réflexe imaginaire que les deux hommes ont en commun de transformer leur solitude en un chorus sur fond d’orchestre, n’omettant que rarement d’y adjoindre les applaudissements dont la vie courante est si généralement avare.

Premières représentations : Valence, mars 1993.
Théâtre de la Tempête, Cartoucherie de Vincennes.
Mise en scène: Philippe Delaigue

Traduction : espagnol (publiée avec 4 autres "oratorios" aux Editions Teatro del Astillero)
web

Traduction(s) :
FERNANDO GOMEZ GRANDE (esp.) | espagnol (castillan)
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